Comédie dramatique
Ava
Ava, 13 ans, est en vacances au bord de l'océan quand elle apprend qu'elle va perdre la vue plus vite que prévu. Sa mère décide de faire comme si de rien n’était pour passer le plus bel été de leur vie. Ava affronte le problème à sa manière. Elle vole un grand chien noir qui appartient à un jeune homme en fuite…
De Léa Mysius, avec Noée Abita, Laure Calamy, Juan Cano, 1h45, France
Horaires du 17 au 23 Avril
L'article
Soleil Noir
Le premier film de Léa Mysius, scénariste des Fantôme d’Ismaël, révèle une cinéaste.
Ava a 13 ans. Elle passe ses vacances au bord de la mer avec sa mère et sa petite sœur. Mais Ava est en train de perdre la vue, alors elle va tenter de faire entrer la lumière dans ses ténèbres.Lumière solaire de l’été, des vacances, de la famille. Faux éclats d’un monde en état d’urgence, de corps bruyants affalés sur la plage, d’une mère célibataire paumée. Un chien noir traverse les lieux et s’arrête auprès de l’adolescente endormie. Il sera son guide dans l’obscurité qui s’apprête à l’engloutir, un soleil noir vers la passion et l’état sauvage retrouvé.
Ava nous montre une héroïne fragile et butée, dure et sans grande empathie pour les autres. Il se fourvoie dans des images de cauchemars, s’étire inutilement sur des pastilles chantées ou un documentaire impromptu sur un mariage gitan. Son idée de résistance, au diapason de celle de sa gamine, paraît souvent immature, un peu trop commode.
Mais le film a un réel pouvoir hypnotique, une propension à dérégler le réel, pour l’emmener vers des rivages plus fantastiques qui accrochent et fascinent. Il révèle ainsi une maîtrise et un style évident pour créer un univers puissant à travers des images et une bande son qui fait sens. Fougueuse et indomptée, sa petite héroïne est aussi un corps désirant, libre et charnel, prête à s’épanouir au contact d’un charismatique gitan. Un petit couple marginal que sortira de la forêt une mariée fée.
Laurence Kempf