Ce qui nous lie
De Cédric Klapish, avec Pio Marmai, Ana Girardot, François Civil, 1h53, France
Horaires du 27 Mars au 2 Avril
L'interview
Cédric Klapisch investit la campagne en filmant les vignes de Bourgogne dans un drame familial où percent ses thématiques favorites : la jeunesse, l’ouverture au monde. Plus désaltérant que réellement long en bouche, Ce qui nous lie n’en est pas moins un joli cru. Rencontre.
Au-delà du jeu de mots, peut-on voir dans Ce qui nous lie un titre politique ?
Oui. Je savais que le film allait sortir en période électorale. D’ailleurs, vous remarquerez que la question du lien est peu évoquée par les candidats. Sans doute parce que c’est compliqué d’être fédérateur aujourd’hui, en politique en tous cas. Finalement, le vin est peut-être plus fédérateur que la politique !
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Vous filmez la terre et la famille. Des valeurs d’ordinaire plutôt célébrées par les conservateurs…
Je voulais justement montrer qu’elles n’appartiennent pas qu’au FN. Ceci en parlant d’une famille d’aujourd’hui qui est tournée vers la modernité et le monde. C’est une réalité : en Bourgogne, les jeunes viticulteurs ont presque tous des expériences en Afrique du sud, en Argentine ou en Australie… La mondialisation n’est pas une valeur antinomique à l’identité française, bien au contraire.
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Le milieu viticole, vous connaissiez ?
Seulement en tant qu’amateur de vin. J’ai dû me documenter pendant plusieurs années. J’ai pris des photos, interviewé des vignerons. J’ai vraiment fait un travail de journaliste. Un peu comme pour Ma part du gâteau, mon film sur les traders, un monde que je ne connaissais pas du tout.
propos recueillis par Matthieu Chauveau