Biopic
Django
En 1943 pendant l’occupation allemande, le tsigane Django Reinhardt, véritable “guitare héros”, est au sommet de son art. Chaque soir il fait vibrer le tout Paris aux Folies Bergères avec sa musique swing alors qu’en Europe, ses frères sont pourchassés et massacrés. Lorsque la propagande allemande veut l’envoyer à Berlin pour une série de concerts, il sent le danger et décide de s’évader en Suisse aidé par une de ses admiratrices, Louise de Klerk.
De Etienne Comar, avec Reda Kateb, Cécile de France, Beata Palya, 1h55, France
Horaires du 17 au 23 Avril
L'article
D’ici et d’ailleurs
Ce n’est pas réellement un biopic sur Django Reinhardt, mais un film qui montre comment, en 1943, un artiste tsigane qui ne se sent pas concerné par le conflit mondial va prendre conscience du massacre des siens.
Une optique louable, mais assez déroutante pour le spectateur qui s’intéresse d’abord à un grand guitariste, fascinant dans sa manière de s’adapter à un handicap (une main brûlée et la perte de malléabilité de ses doigts) pour créer un style de jeu musical, unique et célébré.On se perd ainsi dans une histoire classique de résistants face à de vilains nazis et l’intervention d’une maîtresse (Cécile de France), qui tente de l’impliquer dans sa lutte, n’est pas plus convaincante que passionnante. Reste de beaux moments musicaux (concerts et requiem final) et le plaisir de retrouver Reda Kateb, toujours aussi sobrement et justement habité. Acteur d’ici et d’ailleurs, descendant par sa force tranquille des Gabin ou Ventura, moderne par sa douceur, caméléon capable de jouer un dealer ou un psychopathe comme un médecin ou un paysan, c’est finalement lui, dans un film à l’électrocardiogramme plat, qui offre le petit battement de cœur.
Laurence Kempf