Snowden
Patriote idéaliste et enthousiaste, le jeune Edward Snowden semble réaliser son rêve quand il rejoint les équipes de la CIA puis de la NSA. Il découvre alors au cœur des Services de Renseignements américains l’ampleur insoupçonnée de la cyber-surveillance. Choqué par cette intrusion systématique dans nos vies privées, Snowden décide de rassembler des preuves et de tout divulguer. Devenu lanceur d’alerte, il sacrifiera sa liberté et sa vie privée.
De Oliver Stone, avec Joseph Gordon-Levitt, Shailene Woodley, Melissa Leo, 2h15, USA, Allemagne, France
Horaires du 17 au 23 Avril
L'interview
Patriote déçu et réalisateur souvent critique envers la politique américaine, Oliver Stone ne pouvait qu’être séduit par le parcours d’Edward Snowden, qu’il explore dans son nouveau film.
Était-ce une évidence pour vous de faire ce film?
Je ne suis pas allé voir Snowden avec l’intention de faire un film mais parce que je trouvais ce gamin extrêmement courageux. Ce qu’il a fait, c’est pour le bien du peuple, de l’humanité. Il n’a pas vendu des informations, il les a données à trois journalistes. Ce qui comptait, c’était de parler de ces problèmes de contrôle de masse, de cyber-surveillance.
Vous vous êtes inspiré du documentaire Citizenfour pour votre film…
Le documentaire est sorti en automne 2014 et couvre uniquement cinq jours de sa vie dans une chambre d’hôtel. Nous, on a regardé toute son histoire, son passé militaire, sa relation avec sa petite amie, comment il est parvenu à sortir les informations et à quitter Hong Kong.
Son amie pense d’abord que ce n’est pas grave si les citoyens sont espionnés…
Elle est jeune mais plus vous vieillissez plus vous voulez garder vos informations, tous ces secrets sur votre santé, la banque, vos aventures. Il faut une surveillance très ciblée question sécurité, terrorisme, sinon toutes ces données peuvent être utilisées pour plein d’autres choses et même servir à déstabiliser des pays, mettre en place des gens et mener à des guerres.
N'est-ce pas un film qui rend parano ?
Si vous étiez à Washington, vous comprendriez qu’il est très dangereux de parler à des gens du gouvernement. Je vis dans ce monde et quand on a réalisé des films comme JFK, Salvador, on devient connu comme quelqu’un qui dit ce qu’il pense. Quelqu’un qui se lève pour s’exprimer et une fois qu’on est engagé là -dedans on ne peut pas revenir en arrière.
Vous arrive-t-il de le regretter ?
Il faut se battre, être un libre penseur comme Winston Smith dans 1984. Il a fini par subir un lavage total de cerveau mais au moins il a fait un geste et nous pouvons tous faire ce geste.
Propos recueillis par Laurence Kempf