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Festival

Festival Les Escales 2019

Festival Les Escales 2019 Festival

En 2019, le festival s'intéresse plus particulièrement à São Paulo au Brésil, avec la venue d'artistesde là-bas. Et toujours une programmation éclectique tournée vers les musiques actuelles.

Calendrier Dates :
  • Vendredi 26 juillet 2019 de 18h00 à 03h00
  • Samedi 27 juillet 2019 de 18h00 à 03h00
  • Dimanche 28 juillet 2019 de 18h00 à 01h00
Localisation Lieu : Port de Saint-Nazaire, Saint-Nazaire
44600 Saint-Nazaire
Prix : 39,30 à 81,90€
Site web Site : festival-les-escales.com...
Avis rédaction

L'avis de la rédaction

France-Brésil, 1 partout

Charlotte Gainsbourg, Bernard Lavilliers, Orelsan, Jeanne Added, Kiddy Smile, Lomepal… Si elles s’étaient données pour objectif de prouver par A + B la richesse de la scène hexagonale, Les Escales n’auraient pas pu faire mieux. Néanmoins, c’est bien le Brésil qui est, cette année, officiellement à l’honneur, et plus précisément la ville de São Paulo. Elle nous baladera entre incontournable bossa (Demônios Da Garoa), moins attendue techno (Joyce Muniz) et carrément surprenant metal (Sepultura, en photo) !

Matthieu Chauveau
L'interview

L'interview

Jeanne Added : « Je travaille sur du sensible et le sensible, ça ne s’explique pas ».

Comme sur un nuage. Depuis la sortie de l’album Radiate, les planètes semblent alignées pour Jeanne Added. Deux Victoires de la musique et des dates de concerts qui se multiplient. L’occasion d’une rencontre avant les festivals de l’été.

" « Je travaille sur du sensible et le sensible, ça ne s’explique pas ». "

Comment vivez-vous ce succès grandissant, ces Victoires ?
L’essentiel, c’est de se retrouver plus souvent sur scène. Le contact permanent avec le public est une chose très positive. Ça rend ce métier concret et le rapport avec le public très vivant. Quant au succès, c’est immatériel et pas forcément très bon pour la santé.

On peut aussi considérer que le succès, ça se travaille et que, à partir d’un certain degré de perfection, c’est mérité…
Je ne suis pas très à l’aise avec la notion de mérite. Je considère que j’ai de la chance depuis le début car on m’a donné accès à la musique enfant. Et la musique, c’est ce qui me constitue. Maintenant, j’essaie de respecter cette chance.

Est-ce que vous vous considérez comme une chanteuse française ou internationale ?
Je viens de France et je pratique mon métier en France, j’aurais donc du mal à me considérer internationale.

Mais, vous chantez en anglais…
La langue ne me semble pas un aspect important de ma pratique. J’y mets du sens évidemment mais la musique est quelque chose d’abstrait qui n’a pas d’abord besoin de sens. J’ai vu très jeune West Side Story en VO sous-titrée et je me souviens d’avoir tout compris.

C’est amusant que vous disiez ça car en écoutant votre album, on a l’impression de quelque chose d’hypnotique qui dispense d’aller chercher les références et ce qu’il y a derrière…
Je travaille sur du sensible et le sensible, ça ne s’explique pas. On n’a pas besoin d’explication pour sentir les choses. Le sens peut nourrir la sensation qu’on a eue mais le point de départ, c’est ce qu’on ressent. Brigitte Fontaine, avec sa radicalité habituelle, écrit dans son livre “l’explication de texte est un crime contre l’humanité”. C’est une formule choc mais ça me cause assez.

Vous avez étudié la musique sérieusement et longuement. Pour arriver là où vous êtes, est-ce nécessaire ou faut-il s’affranchir de ces enseignements ?
Il n’y a pas de règle et je considère que tous les chemins sont bons. J’ai même le sentiment que ce qui résonne le plus pour le public, c’est ce qui m’échappe et que je n’ai pas travaillé. D’ailleurs, je n’ai pas spécialement été une bonne élève.

Ce qui frappe chez vous, c’est le contraste entre une forme de réserve et une explosion sur scène. Est-ce que ça veut dire que la scène est l’endroit où vous vous exprimez le mieux ?
Sans doute. Sur scène, je rentre en contact avec un endroit de moi-même que je laisse moins apparaître dans la vie. Les bons soirs, j’ouvre une porte à un endroit qui est fermé à 95 % le reste du temps.

Radiate est un album très nuit, peut-on dire que vous êtes une chanteuse de la nuit ?
La nuit est pour moi comme un espace de liberté, d’apprentissage de soi, d’expérimentation des limites. Mais maintenant, j’ai moins besoin de la nuit. Ce que j’ai appris la nuit, j’arrive à le retranscrire le jour.

Avez-vous l’impression d’appartenir à une même famille avec les autres chanteuses à succès qui sont montées en flèche récemment ?
C’est comme une question de temps et de genre. Il y a plein de filles qui arrivent à un moment donné et c’est très bien comme ça. Plus il y en a, mieux c’est !

Ce métier est-il toujours plus difficile pour les filles ?
Je ne sais pas mais c’est ce qu’on en dit. J’ai tendance à y croire. Ça n’est pas parce que ça n’a pas été difficile pour moi que ça ne l’est pas pour d’autres. Aux postes décisionnaires, je suis pour la discrimination positive jusqu’à ce que ça ne soit plus une question.

Qu’est ce que vous avez appris de la scène après toutes ces dates ?
Plein de choses. Sur scène, je repousse mes limites, je redéfinis les lignes, mon contour. Le rapport qu’on entretient avec des voix est propre à celui qui écoute. Une va vous toucher et l’autre pas, c’est de l’ordre des vibrations de l’air. Il faut d’abord que ça me plaise à moi. Quand c’est juste, je le sens physiquement.

Est-ce que vous savez ce que les gens attendent de vous lorsque vous arrivez sur scène ?
C’est difficile de répondre à cette question. Moi, spectatrice, j’attends de rentrer en résonnance. En tant que public, on se projette sur les artistes qui sont sur scène avec nos émotions, notre vie, nos douleurs, nos joies. Le rôle de l’artiste sur scène, c’est de laisser la place pour cette projection. Sinon, il n’y a pas de place pour le public et moins de chance de rencontre.

Donc la finalité, c’est bien la rencontre ?
La rencontre évidemment. C’est pour ça qu’on a besoin de spectacles vivants. Les écrans, c’est bien mais en vrai, c’est quand même mieux !

Comment voulez-vous que ça continue ?
Comme ça. La pratique, elle bouge. Alors, je veux continuer de faire des concerts. Je veux réfléchir à des formes aussi, développer mon écriture et pourquoi pas écrire pour d’autres.



Patrick Thibault
Crédit photos : © Julien Mignot
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