Suzane
« Conteuse d’histoires vraies sur fond d’électro », voilà comme se définit elle-même Suzane. Avec pour influence Edith Piaf, Barbara ou encore les Daft Punk, cette artiste a la jeunesse lucide et libre, les mots et le corps comme moyens d’expression. Ses morceaux se révèlent saisissants et furieusement vivants.
- Vendredi 7 Février 2020 à 20h30
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L'article
Son look (frange rousse sur combinaison bleue et blanche) commence à vous être familier. Et ce n’est qu’un début : bientôt tout le monde fredonnera les chansons dance-pop de Suzane.
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1 - 2020 lui tend les bras
Un cumul de quinze millions de streams, une tournée de 126 dates, le titre de l’artiste la plus programmée dans les festivals, des concerts jusqu’au Japon et en Chine… 2019 : année Suzane ? Certes, mais c’est sans compter sur celle qui débute. En effet, l’an dernier, la chanteuse n’avait même pas sorti son premier album, ce à quoi elle vient de remédier fin janvier 2020, avec un Toï Toï à l’efficacité redoutable. « Derrière ton bar en bois / Sauf pendant les heures creuses / Tu rêves de l’Olympia / D’exister devant la foule curieuse », confesse-t-elle dans son titre phare, écrit alors qu’elle était encore serveuse dans un bar du 20e, à Paris. Un rêve déjà presque réalisé !
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2 - Une electro pop à texte
Dans la lignée de Stromae ou Eddy de Pretto, Océane Colom – de son vrai nom – réussit à marier deux genres qu’on croyait ennemis il y a dix ans : la chanson à texte avec les musiques électroniques et urbaines. Sur des beats électros hérités de Daft Punk, Vitalic ou Justice, Suzane raconte des histoires comme Édith Piaf au siècle dernier, mais bien ancrées dans le monde d’aujourd’hui. Elles sont d’ailleurs souvent inspirées de rencontres faites derrière le comptoir du fameux café parisien. On y croise un P’tit gars qui fait difficilement son coming out, une jeune femme victime de harcèlement de rue (SLT) ou encore un Monsieur Pomme accroc aux réseaux sociaux.
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3 - Plein les oreilles et plein les yeux
Il y a déjà cette combinaison bleue et blanche inspirée aussi bien des films de Bruce Lee que des tenues d’Elvis Presley et des couleurs de Louis XIV. Laquelle est plutôt bien mise en valeur, puisque portée par une chanteuse également danseuse chevronnée (formée au Conservatoire d’Avignon, avant d’en claquer la porte à 17 ans, lui préférant les boîtes de nuit). Cet univers coloré et design, Suzane le met aussi en avant dans ses clips hyper léchés parfaitement chorégraphiés (gare à la concurrence, Christine and the Queens). Trop lisse ? Pas forcément, comme le prouve celui du tube écolo Il est où le SAV ?, tourné dans une gigantesque décharge à ciel ouvert près de Dakar.
Matthieu Chauveau
Crédit photos : © Liswaya