Travelling : filmer au Sud
Travelling opte pour le format Cinémascope en mettant à l’honneur une ville-monde pour sa 34e édition : Santiago du Chili. Tout en multipliant les focales, comme chaque année.
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Talents chiliens
De l’œuvre délirante (et géniale) d’Alejandro Jodorowsky à celle analytique (et nécessaire) du documentariste Patricio Guzmán, le Chili offre depuis longtemps une étonnante palette cinématographique. Laquelle s’élargit encore aujourd’hui avec une nouvelle génération de cinéastes incarnée notamment par Sebastián Lelio ou Pablo LarraÃn. Tous ces grands noms sont, bien entendu, à l’honneur de cette spéciale Santiago. Mais Travelling nous invite aussi à zoomer sur d’autres talents chiliens, en leur présence : le maître du documentaire engagé Ignacio Agüero, l’auteure-cinéaste touchée intimement par la dictature de Pinochet Carmen Castillo, et la réalisatrice qui monte Dominga Sotomayor.
Un festival, des festivals
Travelling n’est pas qu’une plongée dans une ville et tout l’imaginaire qu’elle charrie. Même si, en la matière, la capitale chilienne a beaucoup à offrir (voir les expos photos aux Champs Libres, à la Maison des Associations et à la Galerie de l’Université). C’est aussi des séances spéciales, le plus souvent avec invités triés sur le volet. Par exemple, Sophie Letourneur et Philippe Katerine pour un Voyages en Italie en (avant) première classe ; Pierre Salvadori de retour à ses années d’apprentissage (Les Apprentis, 1995) dans le cadre d’une belle rétro dédiée aux 30 ans de l’ACID (le meilleur de Cannes ?) ; ou encore un habitué des lieux, Olivier Père, le monsieur cinéma d’Arte, pour présenter le Prix du public de son festival ArteKino.
Bandes originales
Peut-on décemment organiser un festival dans la ville des Trans sans y inviter de musiciens ? Évidemment non, et à ce titre Travelling est le rendez-vous cinématographique le plus mélomane qui soit. D’abord avec ses incontournables ciné-concerts qui, cette année, regardent loin dans le passé (le film muet Le Hussard de la mort sur la guerre d’Indépendance du Chili par le pianiste Grégoire Baumberger) et dans le futur (enfin aujourd’hui vu de 1987 : RoboCop par le trio Fragments). Aussi avec un vrai concert – fermez les yeux pour vous faire votre film – chaque soir du mercredi au dimanche entre musiques sud-américaines réinventées (Passion coco, La Tchoutchouka), garage-pop (Bops) et synth-pop jouée à domicile (les essentiels Rennais La Battue).
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# Matthieu Chauveau
TRAVELLING Du 7 au 14 février, Rennes métropole.
Photos : Tarde para morir joven de Dominga Sotomayor © DR / Voyages en Italie de Sophie Letourneur © Météore Films / La Battue © DR
