Art rock : du grand art
Pour sa 42e édition, Art Rock cartonne plus que jamais côté billetterie. Un succès à la hauteur de la riche diversité qu’offre la prog’ du festival briochin. Entre têtes d’affiche musicales et artistes émergents, arts visuels, arts de rue…
# Matthieu Chauveau
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Sur les grandes scènes… si t’as ton pass !
On ne croyait pas la destination Écosse aussi vendeuse. Quoi qu’il en soit, porté par ses deux têtes d’affiche descendues des Highlands (Texas le vendredi et Franz Ferdinand le dimanche), Art Rock affiche complet depuis deux mois avant le festival ! Pour faire rager ceux qui n’ont pas leurs places, on rappelle quand même le programme des réjouissances. Une Grande Scène avec, donc, les deux pointures écossaises précitées, mais aussi la locale Yelle qui fête 20 ans de carrière avec un programme spécial Art Rock (vendredi), cet incorrigible Schtroumpf farceur de Philippe Katerine (samedi)… Une Scène B avec les artistes qui montent parmi lesquels Claude (vendredi), qu’on présente comme le nouvel Eddy de Pretto, et dont Zaho de Sagazan dit le plus grand bien. Vous aussi, bientôt ?
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Chat promet
L’autre grand nom, c’est évidemment Cat Power avec son unique date dans un festival français (dimanche). Enfin, une Chan Marshall (de son vrai nom) un peu particulière puisqu’elle ne joue aucun de ses « tubes ». L’Américaine s’adonne au hobby le plus tendance de 2025 : se prendre pour Bob Dylan. Après la prestation bluffante de Timothée Chalamet dans Un parfait inconnu, place à l’intégralité du fameux concert de Dylan au Royal Albert Hall de 1966, réinterprété par Cat. Un conseil pour les plus téméraires, pensez à crier « Judas ! » juste avant le titre Like a Rolling Stone. Sans doute l’insulte la plus fameuse de l’histoire du rock, à une époque où le public pouvait être choqué parce qu’un artiste passait du folk à l’électrique…
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Rendez-vous au Forum
Bonne nouvelle. À l’heure où on écrit ces lignes, il reste encore des places pour les concerts du Forum à la Passerelle. Ici, c’est un peu le festival dans le festival. Un Art Rock arty si l’on ose dire, avec la crème du rock indé venue d’un peu partout. De la porte d’à côté avec les Bretons de Totorro (vendredi), toujours aussi habiles pour allier agencements savants du math-rock et efficacité pop. D’Afrique du Sud avec Internet Girl (vendredi également), présenté comme un « boys band grunge » entre rock, punk, trap, pop et électro. De Californie avec Sextile (samedi) et sa new-wave post-punk nourrie de beats techno. Du Québec avec Goodbye Karelle (dimanche) et son folk-rock moderne, qui la place non loin d’une certaine Lana Del Rey.
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Retour Royal
Art Rock, c’est pas que des concerts. C’est aussi de l’art vivant au sens large. Et si, pour cause de restrictions budgétaires, il n’y a pas de spectacles de danse cette année, le festival frappe un grand coup avec la venue de Royal de Luxe, 17 ans après son dernier passage à Art Rock. Pionnière du théâtre de rue, la compagnie s’empare de la place de la Liberté pour la première de sa toute nouvelle création. Et en toute liberté, puisque Apesanteur (samedi et dimanche 16h et lundi 15h) s’amuse à brouiller les pistes entre rêve et réalité. Au programme, une histoire policière insolite aux moult rebondissements, baignée d’une atmosphère brumeuse digne des meilleurs polars nordiques. Avec ce petit surplus d’âme apporté par ces machineries ingénieuses dont Jean-Luc Courcoult a le secret.
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Y’a pas photo
Côté arts visuels, cette 42e édition nous gâte avec une grande expo au Musée de Saint-Brieuc (3 au 15 juin). Summertime Sadness, la mélancolie de l’été réunit des œuvres de 14 artistes internationaux : le Français Laurent Perbos et son installation de jeux de plage gonflables, l’Américain Mark Jenkins et son personnage éternellement vissé sur sa balançoire, la Belge Natacha de Mahieu et ses photos jouant avec les codes des réseaux sociaux… Côté photos justement, deux expos sont attendues à ciel ouvert : Art Rock, festival en transitions sur le parvis de la Gare et Yelle : 20 ans et toujours complètement fou place de la Grille. Des propositions en entrée libre, comme celles au Village du festival, où se produisent comme chaque année des musiciens repérés dans le métro parisien. À découvrir en dégustant les (très) bons p’tits plats de Rock’n Toques qui donne carte blanche à une vingtaine de chefs de la région – dont trois étoilés !
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Festival Art Rock
Du 6 au 8 juin, Saint-Brieuc.
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Photos : Franz Ferdinand © Fiona Torre / Cat Power © Inez & Vinoodh / Totorro © DR / Apesanteur © Royal de Luxe / Theatre of Authenticity © Natacha de Mahieu / Inflatabowl © Laurent Perbos
