Le meilleur des Trans Musicales 2023
Électro-trance gnawa, cumbia psychédélique ou encore show kawaï démoniaque… L’esprit des Trans Musicales se perpétue. Pour cette 45e édition, le métissage créatif se conjugue à la folie dévastatrice et au talent débridé. Parmi plus de 80 groupes venus des quatre coins du monde, nous avons sélectionné quelques pépites à ne manquer sous aucun prétexte !
# Sélection Matthieu Stricot
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Quand la tradition innove
Imaginons un riff post-industriel se mêler aux percussions et aux incantations rituelles de deux guérisseuses… Il en résulte Ndox électrique, une formation sénégalaise menant à la transe (jeudi 7 décembre, hall 3). Maintenant notre esprit dans une danse féerique, la Galloise Gwenifer Raymond (vendredi 8, Liberté) sait user de sa guitare folk pour nous envoûter à coups d’arpèges hypnotiques. Kabeaushé, torero Kenyan du dancefloor, dompte quant à lui les styles les plus sauvages, en puisant dans une électro-pop baroque ouverte au hip-hop (vendredi 8, Greenroom). De son côté, Sami Galbi (samedi 9, Greenroom) pioche dans le raï et le chaâbi marocains pour un live à l’atmosphère club. L’esprit interculturel se perpétue avec Yalla Miku (mercredi 6, Ubu), qui dissout les frontières sonores dans un voyage allant des folklores gnawa et est-africain jusqu’au krautrock et à l’electro trance. Enfin, puisant ses chansons dans les sources de son Portugal natal, Ana Luana Caiano (vendredi 8, Ubu) réjouit par son hybridité, où tambour, synthé et claquements de main viennent agrémenter les pistes sonores de sa loop station.
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Une bonne dose de folie
Un univers horrifique, entre kawaï et gothique, nous plonge dans un show totalement dingue au pays des farfadets démoniaques. L’Irlandaise Bambie Thug, aka « the baddest witch bitch » ne fait pas dans la demi-mesure (samedi 9, Greenroom). De même avec le duo japonais Moja (vendredi 8, hall 3), qui veut faire trembler le sol dans un cocktail punk hardcore d’une folle intensité. Que dire de Blanco Teta (samedi 9, hall 3), formation novatrice où une chanteuse, une batteuse et une violoncelliste-chanteuse argentines, alliées à un bassiste colombien, se lancent dans un rock expérimental agressif et politique ébouriffant ? Un show qui plairait à Julián Mayorga, un Colombien totalement déjanté qui n’hésite pas à frotter ses rythmes cumbia d’arrangements psychédéliques, dans une folle tropicalité (vendredi 8, Ubu). Pour rester dans cette atmosphère incandescente, on se déhanche sur le collectif marseillais Maraboutage (samedi 9, hall 8), qui a le don de créer un safe space queer et joyeux avec ses danseur.ses survolté.e.s et ses Dj sets entre dancehall, funk, amapiano ou encore kizomba, dans un défilé improbable !
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Le rock est mort ? Vraiment ?
Irnini Mons – un cratère situé sur Vénus – donne son nom à un trio punk lyonnais mêlant rock bruitiste et chant choral en français aux multiples détours, nous soufflant un certain vent de liberté (jeudi 7, hall 3). Le talent hexagonal serait-il en pleine expansion ? À n’en pas douter, lorsqu’on découvre l’explosivité des Dynamite Shakers (jeudi 7, Liberté), un jeune groupe vendéen proposant un rock garage qui déménage ! Rahill, pour sa part, a pris congé de son groupe Habibi pour composer et mixer des chansons pop, saveur soul des sixties, avec des rythmiques trip-hop et des ambiances conviant au rock alternatif (vendredi 8, hall 3). Un hommage à l’héritage. C’est aussi le leitmotiv de Post Nebbia (samedi 9, hall 3), un groupe pop-rock italien psychédélique attaché aux sonorités cosmiques ! On ne peut pas non plus faire l’impasse sur l’explosif trio irlandais Chalk, basé à Belfast (samedi 9, hall 3). De leurs grosses guitares
et de leur chant pêchu émane une odeur de soufre, de sueur et de sex-appeal. Il ne s’agit pas seulement d’une musique empreinte de puissance, mais d’un « rock du Berghain techno-punk » qui a vocation à faire danser, tout en gardant le poing levé !
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45E RENCONTRES TRANS MUSICALES Du 6 au 10 décembre, Rennes.
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Photos : Sami Galbi © Inès Boualou / Maraboutage © Lila Neutre / Rahill © Zachary Wright
