Festival TNB

“Cette année m’est d’autant plus chère que, l’an passé, on a dû se résoudre à mettre au sol une trentaine de créations” : c’est avec cette phrase qu’Arthur Nauzyciel a entamé la présentation
de l’édition 2021 du festival. “Nous n’avons pas hésité à programmer des spectacles audacieux car le public a besoin d’être embarqué après avoir été un peu anesthésié. Il veut de la curiosité, de la découverte et de la prise de risque.”
Au cœur de sa programmation, on retrouve la question de la transmission. La jeunesse en est au centre avec les élèves de la promotion 10 de l’École du TNB : Dreamers (création de Pascal Rambert, du 18 au 27/11) et Mes parents (création de Mohamed El Khatib, du 9 au 13/11).

Comment être ensemble ? Comment se retrouver aujourd’hui ? Voilà des questions posées par plusieurs spectacles. Les artistes essaient de créer de nouveaux rituels (La Nuit tombe quand elle veut, Latifa Laâbissi, 11 au 20/11).

Outre l’ouverture à l’international, on note un lien fort avec le territoire breton. Avec Emmanuelle Huynh, le Collectif Bajour, David Gauchard et Théo Mercier. Pierre Maillet du Temps des Lucioles, présente Théorèmes de Pasolini (10 au 13/11, Lillico, salle Guy Ropartz). Attiré par les auteurs qui s’intéressent à la marge, l’artiste réunit 11 interprètes formidables avec Marilu Marini au centre.

Kliniken, de Lars Norén, mis en scène par Julie Duclos nous ramène aussi à la question de la marge pour explorer la frontière entre normalité et folie (9 au 19/11, TNB).

À chacun ses choix de spectacle. Pour s’y retrouver, le TNB propose des parcours intitulés Prendre soin, Témoigner, Agir, Rêver, Se trouver, Se libérer. Tout un programme !


Pour les plus jeunes aussi
 

Le TNB multiplie les efforts pour amener les jeunes au théâtre. Pour le jeune public, il y a Cristaux, le magnifique spectacle de Nosfell (à partir de 8 ans). L’artiste singulier tire de son enfance un territoire hypnotique, il a développé une langue et nous parle de cette jeune fille qui va échapper à la folie des adultes (9 au 13/11, Le Garage). 

Promise me, du Kabinet K, des Flamands de Gand. Ils développent une danse qui vient du quotidien à partir de propositions d’enfants qui participent aux créations. Une danse très forte qui part de l’énergie et interpelle beaucoup. Et encore Leïla Ka (lire page 26). 

À partir de 15 ans, on peut voir la performance Radio Vinci Park de François Chaignaud et Théo Mercier, rituel entre un danseur et un motard avec sa moto (les 16 et 17/11, Parking de l’Espace des 2 rives).
Les possédés d’Illfurth (à partir de 14 ans) présente un duo au service d’une écriture singulière. Une démarche esthétique ambitieuse, appréciée par la nouvelle génération. Une plongée imaginaire dans un récit intime mais plein d’enfance pour un spectacle qui multiplie les mises en abîme (les 26 et 27/11, Lillico, salle Guy Ropartz).
Quant à Nu de David Gauchard (à partir de 15 ans), c’est une enquête sur les modèles nus avec une portée politique (du 11 au 13/11, L’Aire Libre).

Vincent Braud et Patrick Thibault
Crédit photos : Théorèmes © Jean-Louis Fernandez