Les Trans Musicales
40e edition.
Photo : Trans 2017 - Parc Expo © Marion Bornaz
- Du mercredi 5 décembre 2018 au dimanche 9 décembre 2018
L'article
Les Trans Musicales arrivent à leur 40e. Eh oui, tout ça. Alors pour fêter l’événement, Wik imagine des brèves sérieuses ou décalées, anecdotiques ou générales, et surtout terriblement subjectives.
« Tu fais les Trans ? »
Question récurrente, audible dès fin août/début septembre. L'emploi du verbe faire n'étant pas anodin.
Terrapin
Avant 85, la future ATM (Association Trans Musicales) s'appelait ainsi, emmenée par le trio gagnant Béatrice Macé, Hervé Bordier et Jean-Louis Brossard.
« Vous allez tous mourir…
… à Rennes. » 2009 : Mr Oizo retourne le Hall 9.
Reines
Il y eut Jeanne Added, puis Fishbach.… Cette année, c'est au tour d'Aloïse Sauvage de trôner à L'Air Libre pour La Création des Transmusicales.
Grève
Les grèves de 95 ont failli avoir la peau des Trans : artistes coincés dans les trains, matos non acheminé… Heureusement, les Djs sont là pour faire patienter le public.
Initials BB
Pas sûr que la Bardot soit déjà venue… Mais en 2004, on pogotait devant les Beastie Boys. En décembre, on pourra compter sur les Initials Bouvier Bernois pour représenter l'esprit de la Madrague.
Bas les masques
« Moi tu sais, j'ai vu Daft Punk à la soirée Planète en 95, à l'époque ils n'avaient pas de masques. Il y avait Carl Cox aussi. » Sentence de vieux snob revenu de tout.
Bar à Champagne
« On se retrouve devant le bar à Champagne ! » (voir : « T Où? »)
Cité
En 1992, cette salle accueillait Suicide et The Last Poets dans la même soirée. « La Cité est devenue la salle mythique à Rennes, indétrônée. » (Christophe Brault, 1988) Et maintenant ?
T comme :
T comme Tututut, le Tube des deux MC's Trisomiques et Terrassants de Choolers Division. À voir les 5 et 9 décembre.
Instantanéité
Les Trans n'ont jamais hésité, sur un coup de cœur, à programmer des groupes éphémères, comme les Rennais de O'Safari ou de Volontiers.
Navettes spacieuses
Big Up aux pilotes des bus qui gèrent cette meute, aussi agitée à l'aller qu'au retour, avec une patience et une efficacité exemplaire.
S.O.S
Pour Solillaquists Of Sound, livrant un show renversant en 2009, avec DJ sur mirador et solo soul de la chanteuse à vous tirer les larmes sans effort (c'est du vécu).
Tête chercheuse
C'est devenu un cliché, mais c'est tellement vrai. Nirvana, Bjork, Ben Harper, Beck, MC Solaar… Tous étaient d'illustres inconnus en France, avant les Trans…
Peste
Probablement la seule tête d'affiche du millésime 2018, Le rappeur aussi éclectique qu'épidémique Disiz La Peste vient (re)présenter son nouvel opus le jeudi dans le Hall 8, et on a hâte.
Toute première fois
On n'oublie jamais son premier concert. Pour l'auteur de ces lignes, c'était Sens Unik, Princess Erika et Alliance Ethnik, pour les Trans, au Triangle, le 3 décembre 1992, la même année que Pavement et Sonic Youth. Mais il avait alors 10 ans. 3 ans plus tard, il voyait les Daft Punk sans masques.
Bar à eau
« On se retrouve devant le bar à eau ! » (nettement moins usité).
Divin Marquis
Ils en étaient, évidemment, les Marquis de Sade, pendant les prémices de la mutation de Rennes en ville rock. Tout comme Daho, Obispo, Dominic Sonic, Les Nus, Niagara, Daniel Paboeuf, Kalashnikov, et tant d'autres.
Cyril Cyril
D'eux, on entendra sûrement pas mal parler après cette édition. Ses grands Suisses tranchent à coups de couteaux dans le catalogue des bonnes influences (on pense à Gong, notamment). Signés chez Born Bad Records, ce qui est souvent un bon signe.
Grève (bis)
En 1988, le génie indien Moondog se produit avec l'Orchestre de Bretagne salle de la Cité. Au bout de 20 minutes, les musiciens se font la malle sur un coup de sang du délégué syndical, rapport à une captation vidéo prolongée. Le concert reprend un peu plus tard, mais la représentation du lendemain est déprogrammée. L'un des très rares couacs de ce festival à la fluidité et au sens de l'organisation légendaires.
Affiches
Souvent appréciée, parfois décriée, voire abhorrée, l'affiche des Trans est toujours fortement attendu au tournant. Cette fois-ci c'est l'homme cyclone (influence Moebus ?) de l'Américain Brendan Monroe qui a la lourde tâche d'incarner le festival.
Bars en Trans
Ne pas omettre de mentionner ce petit frère, jadis partenaire, qui égaye les comptoirs rennais (et il y en a !). Cette année, on vous recommande chaudement P.r2b, Gregaldur, Miel de montagne, et bien plus encore…
Kuduro
En 2008, les Portugais du Buraka Som Sistema intronisaient ce genre musical ébouriffant dans nos contrées. Pongo, jeune Angolaise issue du collectif, nous en propose sa version progressive, jeudi, dans le hall 8.
Bouger bouger
Outre la musique, la danse (souvent à dominante hip/hop) fait aussi partie de la fête à chaque édition : Swagers, Bliss, et aussi, du moins en 87, le Théâtre de rue, avec le encore peu connu Royal de Luxe, qui déglinguait proprement la place de la Mairie : Crash automobile, bataille de vaisselle, effets pyrotechniques. « 20 minutes de carnage industriel » d'après Christophe Miossec, alors rapporteur pour Ouest-France.
Voyage voyage
Rap islandais, post-rock coréen, gospel anglais, nains de jardin bretons, musique expérimentale des îles Féroé... On l'a compris, Jean-Louis Brossard et son équipe ne rechignent pas à faire quelques bornes pour dénicher les pépites de demain. Ni d'ailleurs d'amener des groupes français à l'étranger, comme en Russie (Naïve New Beaters, Birdy Nam Nam…) en 2009 et 2010.
« T Ou ? »
Réponses probables : « HALL 9 » « à gauche de la scène ! » « on se retrouve devant le bar à Champagne » « Je suis dans la navette, j'ai oublié mon billet chez oim (véridique) » « qftgffrt5§ »
« Devant Vitalic, sa bute ! » « C Ki ? »
Élitiste ?
Que nenni. Exemple : toujours ce fameux jeudi 3 décembre 1992 (pas fait exprès), Denez Prigent entonne a capella des chants en langue bretonne dans la salle de la Cité, sous un public conquis.
Galettes bretonnes
C'est devenu une tradition, les inter-plateaux assurés par des Djs du crû. Ainsi, Boogaloo, Dj Sambal, Ajax Tox, Edith Presley, Repi Del Mundo (qui réitère l'expérience cette année) etc ont, eux, leur set de célébrité bien méritée.
Liberté
La salle omnisport construite par Louis Arretche, qui devient Le Liberté en 96, n'était au départ pas prête acoustiquement parlant à accueillir de grands concerts. S'en suivront d'autres restructurations jusqu'à une fermeture en 2006, ce qui entraînera la transhumance vers le parc expo de Saint-Jacques, qui servit déjà pour les soirées Planètes d'alors. A-t-on évoqué Daft Punk ?
Dalle
De l'emblématique galette saucisse à la barquette de frites pour les plus tradis, en passant par des burgers luxueux, le bistrot éphémère ou le comptoir végétarien, personne ne reste sur sa faim.
Gradins
Les septiques de la fosse et ses corps sirupeux de sueur la délaisseront volontiers pour savourer un concert bien calé sur un siège en plastoque digne d'un hall de métro parisien.
Danse à tous les étages
Kafig Brasil, Bliss par la Compagnie Revolution, Chûte Libre et le Sacre du printemps hip-hop, Motion de Brahim Bouchelaghem… Chaque année le spectacle de danse des Tans présenté au Triangle est immanquable. On remet ça avec Blanca Li cette année.
Passeurs
De l'émergence du hip-hop, en passant par la techno et la world music, les Transmusicales de Rennes, initialement branchées rock, ont porté à bout de bras et offert un rayonnement éblouissant à tous les nouveaux genres musicaux. Exceptée peut-être la Teknonik, mais qui s'en plaindra ?
22
Gare aux imbibés imprudents qui pensent que prendre sa voiture pour rentrer du parc expo est une bonne idée, la police et la maréchaussée veillent au grain, et c'est une bonne chose. On l'a dit, les navettes fonctionnent toute la nuit, et la chasse au taxi, bien que laborieuse, relève du sport extrême (froid) aussi bien que du grand art (fierté).
Hors du commun
Fleuves, la fraîcheur, les louanges, la fleur. Cette liste digne d'une partie de Pyramide cache de propres découvertes à faire en ce début de décembre.
Chambre verte
Bien connue des aficionados de l'électro, la Green Room met en avant toute la scène boumboumante d'avant garde. Marco Barotti, Garance, Joe Squarden (pour ne citer qu'eux) sont tous passée dans ce hall 4 aux allures de club, sponsorisé par la bière à l'étoile rouge. N'y ratez pas Brook Line.
Hubert Lenoir
Du Glam francophone, c'est rare, voire inédit. Retenez bien ce nom.
Le jeudi dans le Hall 3.
Parc attractif
Sacré pari que de faire quitter le centre ville à la plus grosse partie du festival. Personne n'y croyait, tout le monde s'y rue désormais comme pour un départ en vacances dans un lieu récurrent.
ABC
La présentation alphabétique des artistes sur le site des Trans pourrait pousser tout peu consciencieux chronique à s'arrêter au groupe EUT (qui en vaut la peine). Mais ce serait passer à côté de tant de belles choses, jusqu'à X-Altera et son abstract Hip-Hop concrètement immanquable.
Coups de cœur
Ils sont si nombreux : Abraham Inc, Sistema Solar, 2 Many Djs, MIA, Alliance Ethnik, Grand Blanc, Daft Punk sans masques, Audio Bullys, The bloody Betroots, S.O.S, Buraka som sistema, Beastie Boys...
Si la plupart des souvenirs exposés sont ceux de l'auteur, fort de ses 26 ans de Trans, certains sont issus du site memoires-de-trans.com, d'autres tirés du livre de Martial Gabillard : La politique culturelle à Rennes 1977/2008, d'autres encore d'anciens numéros de Wik et de Kostar, mais aussi d'une discussion complice avec Christian Druart, directeur du Centre culturel Le Triangle de 1986 à 2003.
Antonin Druart
