Exporama - Pas sommeil. La fête dans tous ses états

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Comment s’est imposée cette thématique autour de la fête ?
Rennes est une ville de fêtards et nous avons été marqué par les confinements. Nous voulions un thème fédérateur et il y avait au départ le désir de travailler à partir des photos de Nan Goldin. Elle traite de la fête avec une profondeur sombre, elle est ancrée dans le politique et le social. Il y a d’ailleurs des œuvres en écho avec le territoire rennais et breton qui est un territoire de revendications.
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Comment construit-on une expo sur le thème de la fête ?
C’est une aventure collective. On réfléchit, on discute, on approfondit, on équilibre. Nous avons tenu à la parité entre les artistes hommes et femmes. Ça nous a obligé à pousser plus loin les recherches mais c’est une contrainte créative. Nous voulions bâtir un itinéraire à travers la ville, encourager les visiteurs à circuler.
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Pas Sommeil se déroule sur trois lieux mais il n’y a pas d’ordre…
Non, c’est suffisamment flexible pour qu’il n’y ait pas d’ordre. Aux Champs Libres, il y a des œuvres partout pour un public qui ne vient pas forcément pour des expos à la base. On leur a laissé le champ de la photo, ainsi qu’au FRAC. Au Musée, on a voulu privilégier le champ de l’expérience à travers l’œuvre. Au FRAC, on découvre les revendications identitaires, un côté social des marges qui se revendiquent à travers la fête.
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Redoutez-vous la surprise des gens car on n’est vraiment plus dans des expos traditionnelles ?
Notre seule peur, c’était l’évolution de la pandémie qui aurait empêché l’exposition. On redoutait vraiment de faire l’archéologie d’un monde en train de disparaître. Nous avions tellement envie de surprendre. Avec Pas sommeil, le visiteur est au contact d’œuvres pas trop intimidantes, à l’encontre d’une vision élitiste de l’art contemporain.
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Alors on danse ?
Danser fait partie du processus de l’exposition. Nous avons des œuvres où on peut danser, toucher… Ça n’est plus le rapport traditionnel à l’œuvre d’art. Rennes est une ville jeune et l’an passé, nous avons eu un tiers de visiteurs de moins de 25 ans.
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Rennes est donc une fête ?
Et pourquoi pas ? Rennes est une ville de fêtards, perçue comme telle dedans et à l’extérieur, et pas seulement par la rue de la Soif. Il y a ici de nombreux festivals de musique, Pas sommeil fait donc un clin d’œil à l’adn rennais.
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Vous gérez la coordination d’Exporama, quelles sont les spécificités de 2022 ?
On part des projets des acteurs du territoire. Il n’y a pas de thème mais une constellation. Exporama est un événement en croissance avec davantage de partenaires. Nous avons imaginé des parcours que l’on peut faire à pied, en bus ou à vélo. Vous ne trouverez aucune spécificité. Il y en a pour tous les goûts et des pratiques très différentes.
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3 coups de cœur ?
Cité fertile, une promenade sonore dans le quartier de Cleunay avec une compagnie qui a travaillé pendant des mois avec les habitants, le collège et le centre social pour une proposition originale. Il y a tout un axe street art : l’expo Memento présentée par Teenage Kicks à l’hôtel Pasteur qui questionne sur la mémoire, la trace et l’aspect patrimonial de l’art urbain. Du pain et des jeux aux Ateliers du Vent qui traduit bien l’esprit de travailler ensemble entre les acteurs. Ils ne sont pas sur la fête mais les jeux avec une offre interactive, des nocturnes et des performances.
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Propos recueillis par Patrick Thibault
Crédit photos : Claire Lignereux © Jean-Manuel Salingue