Art contemporain
Subsidences
Thomas Teurlai s’intéresse à la subsidence, phénomène géologique décrivant l’enfoncement des mégapoles dû au pompage des eaux souterraines et au bétonnage intensif. Cet affaissement global sert d’amorce à une errance filmique en vue subjective.
Dates :
- Du vendredi 21 janvier 2022 au dimanche 15 mai 2022
Horaires :
- Mardi : 12:00 - 19:00
- Mercredi : 12:00 - 19:00
- Jeudi : 12:00 - 19:00
- Vendredi : 12:00 - 19:00
- Samedi : 12:00 - 19:00
- Dimanche : 12:00 - 19:00
Lieu :
FRAC Bretagne, 19 avenue André Mussat
35000 Rennes
35000 Rennes
Prix :
3€
Tél : 02 99 37 37 93
Site :
fracbretagne.fr/fr...
L'avis de la rédaction
Poétique des ruines
Depuis l’arrivée d’Étienne Bernard à la tête du Frac Bretagne en 2019, le bloc fracturé d’Odile Decq a pris la forme d’un centre d’art anglo-saxon divisé en petites expositions personnelles. Pas de fil directeur entre les artistes invités cette fois-ci, sinon une esthétique du collage d’images et de références – le cinéma, les médias, la science-fiction.Le jeune artiste Thomas Teurlai bricole ainsi des machines futuristes : totems de bidons pour culture de bourrache hors-sol, vidéo diffusée sur des fils tournant au rythme de deux ventilateurs… Sur des palettiers sont stockés des rouleaux de graffitis récupérés à Nice, Marseille et Toulon. Ambiance chambre mortuaire de la modernité.
Une belle découverte : les superpositions d’images abstraites de l’Américain Jibade-Khalil Huffman, imprimées sur rhodoïd ou vidéo-projetées. L’atmosphère vaporeuse, proche de la salle de relaxation, laisse parfois affleurer la violence contenue des émeutes raciales ou celles des Gilets jaunes.
Dans la maison brutaliste Van Wassenhowe, en Belgique, la vidéaste Manon de Boer et la chorégraphe Latifa Laâbissi réinterprètent les voix de figures tutélaires qui ont marqué leur vie : Beyoncé, Chantal Akerman, Delphine Seyrig, Marguerite Duras, Casey qui voit dans la Seine-Saint-Denis un modèle de « laboratoire d'hybridité » pour l’avenir… Le remake laisse place à des récits de rêves qui énumèrent ces sources intellectuelles avec fantaisie, avant que les artistes ne fassent danser les vases, quand d’autres font tourner les tables, dans un fascinant ballet fantomatique. Malgré les images très esthétisantes, on s’interroge sur cet étalage de citations performées par les deux complices. Il existe des livres sur les parfums, mais autant les sentir.
Ilan Michel
Crédit photos : © Salim Santa Lucia