Danse
Saison sèche / Phia Ménard
Performance de Phia Ménard. Après la glace, le vent, l’eau, la vapeur, la saison sera sèche. Pièce de groupe pour 5 interprètes, une danse de femmes qui défient le pouvoir patriarcal.
Dates :
- Mercredi 20 mars 2019 à 20h00
- Jeudi 21 mars 2019 à 19h30
- Vendredi 22 mars 2019 à 20h00
- Lundi 25 mars 2019 à 20h00
- Mardi 26 mars 2019 à 20h00
- Mercredi 27 mars 2019 à 20h00
- Jeudi 28 mars 2019 à 19h30
- Vendredi 29 mars 2019 à 20h00
L'article
Mise à nue
Artiste associée au TNB, Phia Ménard est une des créatrices qui comptent le plus aujourd'hui. Créée dans le In du festival d'Avignon 2018, Saison sèche nous arrive enfin. L'occasion de découvrir un spectacle puissant qui témoigne de l'engagement de l'artiste.
Ce matin-là, Phia Ménard nous reçoit dans son lieu. Un immense entrepôt du Centre de Gros de Nantes : “La question de l’art est bien celle de l’atelier, dans une zone au milieu de gens qui travaillent.” C’est là que la compagnie crée et répète ses créations, imagine et travaille les process techniques qui ont fait le succès des précédentes créations. L’Après-midi d’un Foehn, Belle d’hier, Les Os noirs…Phia parle longuement de l’inégalité entre les femmes et les hommes, de la question du patriarcat : “Avec Belle d’hier, j’imagine d’entrée de jeu de faire une grande lessive sur le mythe du prince charmant et j’ouvre une boîte de Pandore que MeToo a révélé encore davantage.” Saison sèche prolonge la réflexion avec des danseuses-comédiennes en révolte contre la nature des choses. “J’essaie de trouver la forme qui va transformer et permettre une situation de dialogue encore plus franche.” Elle explique son refus du didactisme : “Je suis quelqu’un du fantasque, je m’arrête au moment où je me dis que ça me touche et que c’est beau.”
Salué à Avignon, le spectacle se situe du côté de Beuys, Maguy Marin ou Castellucci. S’il tient à la fois de la danse et de la performance, Phia Ménard insiste sur un rapport au rituel. Elle évoque l’engament des interprètes qui la suivent dans une aventure où il faut tout donner : “une vraie mise à nue”.
Patrick Thibault