Ay-Roop [Temps fort arts du cirque]

Du collectif
L’amitié est une affaire complexe. C’est ce dont témoignent les comédiens de L’Herbe tendre, casse-cou invétérés, amateurs de challenges plus dangereux les uns que les autres (Galapiat Cirque, salle Guy Ropartz, 21/3 17h, 22 18h30). Si on les suppose adversaires, ils se révèlent solidaires et soudés dans l’adversité, à l’instar des troupes d’acrobates. Un loup pour l’homme (Rare birds, esplanade de Gaulle, 19/3 19h, 20 et 21 20h, 23 17h, 24, 16h) et El Nucleo (Somos, Le Grand Logis, Bruz, 21/3 20h30), dont les créations respectives voient les nombreux corps se nouer pour atteindre un point culminant où la pesanteur ne serait plus qu’un vague souvenir. Mobilisant chacun six circassiens aux prouesses remarquables, ces spectacles tout en poésie exaltent la beauté du geste collectif !

De l’inattendu
Le cirque se mêle souvent au théâtre d’objets. De la marionnette au clown, le panel d’outils et d’actions est large pour se réinventer. Le spectacle du p’tit Cirk (Les Dodos, esplanade de Gaulle, 19, 22 et 23/3 20h30, 20 et 24 17h) fait se rencontrer la voltige et les cordes frottées. Rémi Luchez, adepte des objets incongrus, présente, lui, deux spectacles. Si le fil de fer est son partenaire malléable dans Miettes (Le Volume, Vern-sur-Seiche, 16/3 20h30), le traditionnel numéro de L’homme canon se mue en scène d’équilibriste pour cette autre proposition malicieuse (Le Sabot d’Or, Saint-Gilles, 15/3 20h30 ; Vieux Saint-Étienne, 23/3 20h30). Les détournements surprise n’ont pas fini de transfigurer les plateaux, pour le plus grand bonheur de tous !

De l’impromptu
Vous avez prévu une promenade du côté des facs en ce dimanche ensoleillé ? Dalle Kennedy, quartier Villejean, vous risquez de tomber nez à nez avec une pyramide humaine haute de six étages. Ces châteaux de carte en chair et en os sont la spécialité des Castellers, acrobates de rue costumés et grimés. La troupe de Paris,  composée d’une cinquantaine de membres, livre ici une performance physique et collective étourdissante, pour un moment de partage inédit suivi, pour ceux qui le souhaitent, d’un temps d’initiation. (24/3 12h à 18h).

Des acrobaties pour le corps et l’esprit
Les spectacles de Jean-Baptiste André ne laissent personne indifférent. Dans Intérieur nuit (La Paillette, 14 et 15/3 20h), pièce iconique à la frontière de la danse, de la vidéo et du cirque, cet as de l’acrobatie se joue de la lumière et de l’espace dans un solo tout en délicatesse. C’est à un autre type d’adresse, non moins captivante, que se livrent Halory Georger et Martin Palisse, dans leur rendez-vous scénique pensé comme un battle de discours en faveur du geste artistique (Il est trop tôt pour trouver un titre, Vieux Saint-Étienne, 21 et 22/3 20h30). Tandis que l’un défend ses intérêts de jongleur, l’autre se présente en chercheur des temps modernes, acerbe et avide de débats !

Du rythme à tout rompre
Climax de cette édition sculpturale, la soirée de clôture s’annonce entêtante et prolifique, avec entre autres le live électronique de la moitié du groupe expérimental Zombie Zombie, le producteur Cosmic Neman (Vieux Saint-Étienne, 22/3 22h30). La musique s’impose comme protagoniste à part entière dans les créations de certaines troupes, dont Stoptoï, composée de musiciens-jongleurs qui naviguent entre plateau et batterie (Loop, Vieux Saint-Étienne, 21 et 22/3 20h30). Le metteur en scène Pierre Notte réinterprète quant à lui le cabaret musical aux côtés de quatre comédiennes rayonnantes, énergiques et émancipées (Carré Sévigné, Cesson Sévigné, 16/3 19h) !

Fédelm Cheguillaume