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Festival

Jardins d’hiver

Jardins d’hiver Festival
Jardins d’hiver Festival
Jardins d’hiver Festival

Pour cette 3e édition de Jardins d'hiver, écrivains, lecteurs, musiciens, danseurs et plasticiens partagent un moment festif au cœur de l'hiver. Lecteurs passionnés ou occasionnels et simples curieux se retrouvent le temps d'une brève lecture, d'une rencontre, d'une sieste, d'un brunch, d'un concert ou tout simplement pour échanger autour d'un verre.

Calendrier Dates :
  • Vendredi 7 Février 2020 à 13h00
  • Samedi 8 Février 2020 à 14h00
  • Dimanche 9 Février 2020 à 14h00
Localisation Lieu : Les Champs Libres, 10 cours des Alliés
35000 Rennes
Prix : Gratuit
Site web Site : leschampslibres.fr/agenda/even...
L'interview

L'interview

Alain Damasio : «Ma casquette d’écrivain s’élargit jusqu’à l’analyse des tendances fortes de la société.»

Alain Damasio est aujourd’hui considéré comme le plus grand écrivain français de science-fiction. Après la sortie à succès de son nouveau roman fleuve Les Furtifs, il est l’un des invités de cette édition de Jardins d’hiver.

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Quand on s’adresse à vous, parle-t-on à l’écrivain ou à un spécialiste de nos sociétés contemporaines ?

Je dirais un écrivain mais engagé et préoccupé par l’état de la société dans laquelle nous vivons. Toute une partie de mon travail est articulée autour du décryptage. Disons que ma casquette d’écrivain s’élargit jusqu’à l’analyse des tendances fortes de la société.
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Quelle est la dimension politique de votre œuvre ?
Elle est majeure. Je suis entré en écriture pour des raisons politiques pour évoquer les régimes de contrôle dans lesquels on entrait. Les Furtifs, c’est une vision radicale mais si le livre touche beaucoup de monde, c’est aussi parce qu’il n’est pas perçu comme ça. Il y a dans mon roman une dimension narrative et poétique, une vision globale.
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Pourquoi avez-vous mis si longtemps à écrire Les Furtifs ?
J’ai eu deux filles et j’ai voulu prendre le temps de vivre avec elles et profiter de ce bonheur incroyable. Pour écrire, j’ai besoin d’une immersion totale et je n’écris que lorsque je considère que j’ai quelque chose à dire de riche, puissant et habité. Alors, quand on travaille sur des univers, c’est compliqué. Il faut du temps pour arriver à des romans très denses.
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Comment définir Les Furtifs ?
C’est un roman polyphonique, poétique, fantastique, un livre sur l’amour des parents pour leur fille. Il est utopique avec une vision de ce qu’on pourrait mettre en place, dystopique avec une critique du libéralisme… Un livre univers. Pour les animaux eux-mêmes, j’ai voulu qu’ils soient l’envers du contrôle et de la surveillance généralisée. C’est-à-dire cette société techno-numérique intrusive et insidieuse. J’ai voulu qu’ils soient l’incarnation des plus hautes formes positives du vivant.
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Quand on lit Les Furtifs, on désespère un peu…
Pour moi, c’est un livre joyeux, optimiste et pas du tout anxiogène. On voit apparaître une prise de conscience du taux d’addiction que génèrent ces technologies-là. Quand on emploie Facebook, Instagram, toutes les plateformes, on se retrouve dans un système qui joue sur son process d’auto-servitude et d’auto-consentement. Ça n’existe que depuis 25 ans, alors il faut du temps pour trouver une façon de vivre avec ça, comme on a fait avec la télé.
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Quelle est l’importance des mots dans votre écriture ?
Elle est fondamentale, vitale : c’est mon medium. Je suis revenu à un point de vue très coloriste et concret, à la phonétique. Chaque consonne et voyelle a, pour moi, une couleur. Mais le plus important, c’est la syntaxe. Elle est le mouvement de la phrase qui véhicule la plus grande force possible.
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Auteur de science-fiction, n’est-ce pas un peu usurpé puisqu’on a l’impression que vous parlez du présent et de la réalité ?
C’est l’éternel débat mais je revendique et assume le terme d’écrivain de SF. La science-fiction est, pour moi, le genre qui interroge ce que la technologie fait à l’homme. Nous sommes dans une société qui n’a jamais été aussi technophile. Alors, je suis un des écrivains du présent le plus intense et le plus vif. Je suis au cœur des choses.
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Avec vous, l’imagerie de la SF avec le robot et le vaisseau spatial en prend un sacré coup…
Oui, c’est désuet et un peu obsolète. On pensait que les robots allaient modifier notre vie mais la robotique a été cantonnée aux usines. Son interaction avec l’homme est assez ridicule. Les voitures volantes, oui, ça va arriver mais ça ne changera rien à nos vies. Par contre, on n’avait pas vu que l’impact du smartphone modifie notre façon de manger, de draguer, de nous divertir…
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À quoi ressemble la lecture musicale que vous proposez ?
C’est un concert électro-rock puissant avec de l’impro. Autour du chapitre 22, celui où les humains et les furtifs se mobilisent pour libérer Marseille en 2042. C’est explosif, poétique, et porté par une musique électro assez puissante. Avec trois comédiens – dont moi –, on vit l’émeute pendant une heure avec projection vidéo. C’est un concert très immersif qui me permet de faire claquer le texte et le porter vers l’énergie.



Interview Patrick Thibault
Crédit photos : © Cyrille Choupas
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Jardins d’hiver
Voilà un festival littéraire qui n’a pas peur de croiser les genres. Mieux, il invite musiciens, danseurs et plasticiens à participer à des échanges qui placent les lecteurs au cœur de l’action et du débat.
2 écrivains-passeurs
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Olivier Adam et Jeanne Benameur sont les deux écrivains-passeurs de l’édition 2020. Lui, avec Une partie de badminton, publié en 2019, touche par la profondeur des liens père-fille et le paysage impose sa marque à l’histoire. Olivier Adam invite deux romanciers : Monica Sabolo (Summer et Eden, Gallimard) et Arnaud Cathrine, auteur de Romance (Robert Laffont, 2020). Jeanne Benameur, auteure de Ceux qui partent (2019), choisit la voie intérieure pour interroger le rapport au monde par l’identification du personnage. Elle invite l’éditeur et écrivain Thierry Magnier, et l’historien Laurent Vidal (Les Hommes lents, Flammarion). À leurs côtés, Rachid Benzine, Bérengère Cournut, Nastassja Martin, Lidia Jorge, Luc Lang, Vincent Message, Morvandiau, Anne Pauly, Nina Bouraoui, Hélène Monsacré, Marin Fouqué, Brigitte Giraud, Hélène Gaudy, Christine Montalbetti… Autant de fenêtres ouvertes sur le monde et l’humain.
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Beigbeder…
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Frédéric Beigbeder se désespère des dérives de la société de divertissement dans L’homme qui pleure. C’est certain, il n’aura pas sa langue dans sa poche lors de cette discussion (samedi 8 à 15h30). On ne rate pas non plus la lecture-concert de Florent Marchet et Olivier Adam (le 7 à 18h) ou celle d’Abd Al Malik (le 9 à 18h).
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Surprises party
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Un atelier photo au cours duquel chacun est invité à venir poser avec le livre de son choix, c’est le 7 février (13h-16h) sous l’objectif de Yann Peucat pour une fresque collective en noir et blanc. Un battle littéraire, c’est possible (le 7 à 15h15). Vous ne comprenez rien à la lune est une performance avec Orin Camus et Alice Zeniter (le 8 à 18h). Parmi les surprises originales, on découvre des balades littéraires au musée, un atelier sérigraphie, des lectures de OUF, des lectures musicales, une sieste musicale littéraire…

Patrick Thibault
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